En cette période de Baccalauréat, je vous propose de disserter sur la problématique suivante : existe-t-il une recette miracle pour adapter un jeu vidéo au cinéma ? Pas évident comme question, me diriez-vous. Pourtant, certains classiques de l’industrie vidéoludique trouvent leur alter ego dans le 7e art, comme « Super Mario Bros », « Tomb Raider », « Prince of Persia », et bientôt « Assassin’s Creed® ». Mais ces chefs-d’œuvre numériques sont-ils devenus des incontournables cinématographiques ?
Depuis la démocratisation des consoles de jeux, quelques réalisateurs et scénaristes ont essayé d’adapter leur « video game » favori en film. Oui, je dis bien « essayé » car cet exercice se révèle être plus difficile qu’on ne le pense. Nombreux sont les jeux vidéo qui ont trouvé leur public dès leur sortie. C’est bien sûr le cas de The Legend of Zelda ou bien de Super Mario. Mais ces joueurs souhaitent-ils vraiment voir leur jeu adapté au cinéma ? Au début des années 90 et face au succès de Super Mario Bros sur Nes, les cinéastes américains décident de réaliser un blockbuster à la gloire du plombier. Malheureusement, les fans du jeu n’ont pas été convaincus. Les raisons ? Une histoire à la « Judge Dredd » avec de l’action et de la violence, bien loin de l’univers léger du video game ! D’ailleurs, la voix off et les producteurs précisent que Super Mario Bros est une adaptation libre et que le film « n’est pas un jeu ». Un univers « trop adulte » qui a valu une interdiction aux moins de 12 ans à sa sortie au cinéma. Boudé par un public averti et ignoré par les jeunes spectateurs, Super Mario Bros est ainsi passé du rang de « super production » à « échec commercial ».
Mais rien n’est impossible à Hollywood ! En 2001, le réalisateur britannique Simon West décide de s’attaquer à une autre franchise de jeu vidéo : Tomb Raider. Pour être sûr de ne pas revivre les mésaventures de Super Mario Bros, le cinéaste fait appel à une actrice prometteuse (Angelina Jolie) pour le rôle de Lara Croft. Cet atout permet dans un premier temps d’attirer un public majoritairement masculin. Quant à l’histoire, le film reste fidèle à la ligne directrice du jeu : une aventurière téméraire qui part résoudre des énigmes aux quatre coins du monde. À sa sortie en salle, « Lara Croft : Tomb Raider » est un véritable succès au box-office avec près de 270 000 000 $ de bénéfice. Pourquoi une telle effervescence autour de ce film ? Il semblerait qu’à la différence de son confrère, Simon West décide de jouer la carte du « divertissement grand public » pour attirer plus de spectateurs. En 2003, Angelina Jolie réendosse son costume d’aventurière dans « Lara Croft Tomb Raider : le berceau de la vie », nouvelle adaptation réalisée par Jan de Bont. Contrairement au premier volet, cette suite de Tomb Raider ne remporte pas le succès escompté. C’est donc très judicieusement que Hollywood abandonne la franchise.
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Pendant ce temps, dans les studios Disney, un projet se prépare à l’abri des regards. En effet, l’équipe de Mickey souhaite adapter une des plus vieilles franchises : Prince of Persia. Créée en 1989, ce jeu vidéo connaît un nouveau souffle dans les années 2000 grâce aux développeurs d’Ubisoft. Pour ce nouveau film, Disney s’entoure du producteur Jerry Bruckheimer (Pirates des Caraïbes) et de l’acteur Jake Gyllenhaal (Brokeback Mountain). Mais pour un combo gagnant, il manque une pièce maîtresse : attirer les fidèles joueurs de la franchise. Les studios font donc appel au scénariste du premier jeu, Jordan Mechner, pour réaliser les dialogues. En 2010 sort une adaptation divertissante, comme le fait si bien Disney : Prince of Persia, les sables du temps. Le succès est au rendez-vous et Jerry Bruckheimer pense déjà à une suite. Pour suivre les news sur le jeu vidéo, suivez le portail OldGamers.net
À l’heure où nous parlons, l’adaptation de la célèbre franchise d’Ubisoft « Assassin’s Creed® » est en cours de production, avec une sortie mondiale prévue en août 2015. Ce film va-t-il être un succès ou un échec ? À travers cette (petite) dissertation, nous avons pu constater que les adaptations les plus rentables ont un point commun : ce sont des divertissements. Car là est l’essence même du jeu vidéo. Une volonté de s’évader de la réalité.
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